Les agriculteurs en ont marre et ils le font savoir. Ils ont raison. L’Union européenne n’a pas rempli ses engagements. L’article 39 du traité fondamental de l’Union européenne s’engage à «assurer un niveau de vie équitable aux agriculteurs». Nous sommes loin du compte. La Politique agricole commune (PAC) est comme une passoire qui servirait à écoper l’eau qui entre dans une barque. Les importations de produits alimentaires de base, si elles continuent à ce rythme, risquent de couler le bateau.
Avec le recul, la première politique agricole mise en place en 1962 peut être critiquée sur de nombreux points. Reconnaissons qu’elle a atteint l’objectif qui lui avait été fixé : nourrir les Européens de l’Ouest qui sortaient d’une guerre mondiale dévastatrice. Le but a été atteint rapidement. Quinze ans plus tard, les montagnes de beurre, de viande et de lait s’accumulent. Les cours s’effondrent. La solution, trouvée dès le début des années 70, a été de déverser nos surplus sur les marchés mondiaux.
Un boomerang en pleine tête
Fin des années 80, les Etats-Unis et l’Union européenne se sont entendus pour créer l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) chargée de déréguler les échanges mondiaux et de confier les clés du camion à une poignée de multinationales dont les noms sont familiers –