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tribune

Rire de l’incarcération de Nicolas Sarkozy ne fait pas de nous des médiocres, c’est une hygiène démocratique

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N’en déplaise aux médias Bolloré, oui, il est sain et légitime de se moquer de l’ex-président en l’imaginant à portée de voix et de cellule de ceux qu’il traitait de nuisibles en 2005, analyse Adrien Dénouette, critique de cinéma et enseignant.

Devant le domicile de l'ex-président Sarkozy, avant son incarcération à la Santé, à Paris, le 21 octobre 2025. ( Jerome Gille/NurPhoto. AFP)
Par
Adrien Dénouette, critique de cinéma et enseignant
Publié aujourd'hui à 12h18

Depuis l’incarcération de Nicolas Sarkozy, la LOL sphère s’est trouvé une nouvelle pinata. Séquences exhumées de l’Equipe du soir où le président finissait incarcéré pour de rire derrière une petite infographie, accueil houleux par les détenus diffusé sur Snap, avalanche de montage le montrant dans ses 9m2, sur les réseaux, la condamnation de l’ex-président caracole en tête de l’humour lascar. Outre le délice bien légitime de voir chuter un puissant, que raconte ce déferlement de chambrage ? Dans quelle petite histoire bien française s’inscrit-elle, à rebours du récit napoléonesque que voudraient nous faire gober les médias Bolloré ?

Souvenez-vous. L’histoire commence au printemps 2007, au Grand Journal de Canal +, quelque part entre les Guignols de l’info et le SAV d’Omar et Fred. Humoriste estampillé banlieue et révélé par le Jamel Comedy Club,