Nous nous sommes tellement habitués à la rhétorique du Rassemblement national, ses façons de dire, de penser et de faire se sont tellement installées dans le paysage politique, gagnant le cœur et l’esprit d’un nombre croissant d’électeurs et d’élus de tous bords à sa véhémence vindicative, à son désir de revanche sur la société, à son ressentiment contre la modernité, l’évolution des mœurs, les avancées du droit, à sa désignation de boucs émissaires, que nous avons fini par oublier ce que signifie la «révolution nationale», idéologique, culturelle et politique que les dirigeants du RN préparent et promettent. Car c’est bien d’une «révolution» qu’il s’agit. Qu’ils arrivent au pouvoir par la voie démocratique, au lendemain du 7 juillet, ne change rien à l’affaire. Leur désir de rupture avec la société libre et égalitaire qu’ils détestent depuis toujours est si essentiel à leur appétit de puissance qu’ils l’imposeront à marche forcée. Et comme rien de tel n’arrive jamais sans la brutalité d’une «mise au pas» et sans que l’ensemble de la population soit exposée, individuellement et collectivement, communément et différemment, à de grandes violences, c’est de celles qui s’annoncent qu’il est urgent de prendre la mesure, avant de se rendre aux urnes.
S’ils parvenaient à leurs fins, nul ne devrait pouvoir dire dans les années qui viennent qu’il ne savait pas, quand arrivera, toujours trop tard, l