Le 8 septembre dernier, un peu avant 21 heures, me voilà dans un virage, tout en bas du Stade de France ; au loin, dans une ambiance de folie, les joueurs de rugby de la Nouvelle-Zélande et de la France sont alignés pour la cérémonie des hymnes. Jusque-là, que du traditionnel, le speaker annonce les hymnes, tout le monde se lève. Et là, surprise dans les travées, et pour 15 millions de téléspectateurs, ce sont des voix d’enfants a cappella qui se font entendre. Ils sont 170 dont les plus aguerris appartiennent à la Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique. Dans le stade comme sur le petit écran, c’est à peine si on les aperçoit et quand vient le tour de la Marseillaise, tout déraille. La foule des supporteurs (peut-être aussi les joueurs) qui n’est plus en phase avec le chœur emporte tout sur son passage. La confusion, pour ne pas dire le brouhaha, est palpable.
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A peine le coup d’envoi du match sifflé, une polémique à la dimension de l’événement se déploie sur les réseaux sociaux : un torrent de boue se déverse sur ces enfants, les organisateurs sont sommés de mettre fin à cette cacophonie. Le coq gaulois est atteint dans son honneur. Une sorte d’unanimisme se dessine : il n’y a qu’une façon de chanter un hymne national, à l’unisson de la fureur guerrière qu’il impose.
D’ailleurs, ce qui vaut pour notre hymne vaut pour les dix-neuf autres qui résonnent dans cette Coupe du monde. Quelques grands noms du rugby, quasiment tous européens, joignent leur voix au concert d