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TRIBUNE

Russie : comment penser le rapport de la société au pouvoir poutinien ? par Michel Wieviorka

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Analyser les risques planétaires demande ne pas se contenter des jeux géopolitiques et de se pencher sur le fonctionnement des sociétés. Mais les recherches sont gravement empêchées ou manipulées sous le régime russe.
Lors d'un concert sur la place Rouge, à Moscou, le 11 juin 2023, veille de la fête nationale russe. (Kirill Kudryavtsev/AFP)
publié le 6 août 2025 à 11h52

En ces temps de géopolitique triomphante, nous oublions vite que les relations internationales doivent être pensées horizontalement, mais aussi verticalement. Horizontalement, elles sont pour l’essentiel le domaine des chefs d’Etat, de stratèges militaires et de diplomates, de dirigeants de grandes entreprises, d’organisations internationales, de leaders religieux parfois. Et verticalement, ces acteurs ne sont pas hors sol, mais liés à leur société.

On ne peut ni confondre l’extérieur et l’intérieur, ni les dissocier. Penser les risques planétaires les plus importants implique de ne pas réduire l’analyse à l’examen des jeux géopolitiques comme s’ils étaient autonomes, et de prendre en compte le fonctionnement des sociétés considérées – leur sociologie. Sans se satisfaire de quelques considérations et prévisions, par exemple sur l’impact social des sanctions économiques sur la Russie, ou sur celui de la politique douanière des Etats-Unis. Ainsi, la psychologie de Donald Trump n’explique pas à elle seule ses virages géopolitiques, qui doivent aussi beaucoup aux attentes de son électorat dans sa diversité –