Le jihadisme au Sahel progresse partout, non seulement dans les deux pays où il est déjà très fort (Mali, Burkina Faso), et au Niger dans les zones frontalières, mais aussi vers le sud (nord du Bénin, du Ghana, du Togo, de la Côte-d’Ivoire). Et partout où il est présent de façon significative, dans les vastes espaces qui échappent désormais à l’autorité des Etats, il impose une forme spécifique de régulation-contrôle-propagande-racket-répression, un «gouvernement indirect».
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Bien évidemment, la solution de la crise sahélienne ne peut être seulement militaire. Il faut une restauration des services publics, il faut un retour de l’Etat, il faut des projets de développement et de l’assistance humanitaire. Il faut une main tendue à ceux qui acceptent de quitter les rangs jihadistes et des négociations avec les insurgés les plus aptes à des compromis. Mais il faut aussi une réponse militaire, nécessairement de type nouveau.
Jusqu’à aujourd’hui, les armées nationales et les interventions extérieures ont échoué dramatiquement à enrayer la dynamique jihadiste. Pour le Mali, du fait de l’importance qu’avait prise la force Barkhane, c’est à cette dernière que l’échec est assez naturellement imputé (fonctionnement en enclave, coopération très insuffisante avec l’armée malienne, méconnaissance des réalités locales, moyens lourds inefficaces, et enfin relations équivoques avec des milices touaregs qui ont alimenté les théories du complot déjà populaires au Mali du fait des complaisances anté