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TRIBUNE

Sanctionner le RSA, c’est punir la pauvreté au lieu de l’accompagner

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Alors qu’un nouveau décret pourrait durcir les contraintes pesant sur les allocataires du revenu de solidarité active, le mouvement ATD Quart Monde, ainsi que des personnalités comme Sophie Binet, Pascal Brice ou Marylise Léon, demandent son retrait et la mise en place d’un accompagnement adapté aux besoins des personnes en situation de pauvreté.
Depuis le 1er janvier, la loi dispose que les allocataires doivent effectuer un minimum de 15 heures d’activité par semaine avec la menace de sanctions. (Thibaut Durand/Hans Lucas. AFP)
par ATD Quart Monde
publié le 26 mars 2025 à 10h09

Imagine-t-on sanctionner financièrement une personne qui ne dispose que de 636 euros par mois pour survivre ?

«Avec le RSA on ne vit pas, on survit.» «Comment vivre quand il reste 50 euros une fois que toutes les factures sont payées ?» Ces témoignages, comme tant d’autres, illustrent la réalité de la vie d’un allocataire du RSA. Plutôt que d’aider ces personnes, l’Etat impose toujours plus de contraintes.

Depuis le 1er janvier, la loi dispose que les allocataires doivent effectuer un minimum de 15 heures d’activité par semaine avec la menace de sanctions. Sans information claire, sans suivi, sans accompagnement adapté, beaucoup perdent leur RSA sans même en comprendre la raison. De plus, un nouveau décret en préparation prévoit encore plus de sanctions : une «suspension remobilisation» en cas de non-respect de ces obligations.

Pourtant, l’Etat a un devoir, envers ses citoyens, inscrit dans la constitution : assurer le droit de toutes et tous à des moyens convenables d’existence. Aujourd’hui cela passe par le RSA, qui devrait garantir un minimum vital et de dignité. Un minimum en