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Sanctions contre les allocataires du RSA : 16 associations et syndicats attaquent l’Etat

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CGT, CFDT, le Secours catholique, Emmaüs, LDH… un collectif demande au Conseil d'Etat l’abrogation du décret sur les sanctions infligées aux allocataires du revenu de solidarité et aux chômeurs. Viser le plein-emploi ne consiste pas à intensifier la fabrique de personnes pauvres.

Lors de la manifestation du 1er Mai 2025 contre la réforme du RSA France Travail de Brest. (Morgan Bisson /Hans Lucas. AFP)
Par
un collectif de 16 associations et syndicats
Publié le 22/10/2025 à 6h07

Comment imaginer décider de laisser une famille sans revenu du jour au lendemain ? Les sanctions prévues pour les chômeurs et les allocataires du RSA, dans le décret du 30 mai 2025, ne sont pas seulement brutales, elles sont contraires à l’effectivité des droits fondamentaux.

Elles vont à l’encontre du principe constitutionnel du droit à des moyens convenables d’existence, consacré par le préambule de 1946. Elles ouvrent la voie à des «contrats d’engagement» que l’allocataire ne peut refuser sans perdre son revenu, des contrats frappés donc de nullité.

Toute personne inscrite, automatiquement ou pas, à France Travail peut voir son assurance chômage ou son RSA suspendus de 30 % à 100 % ou supprimé dès le premier «manquement» : un rendez-vous manqué, une obligation mal comprise, un contrat d’engagement non signé dans les temps. Dix jours seulement sont accordés pour contester ; un délai dérisoire quand une suspension peut signifier l’impossibilité de payer son loyer ou de faire ses courses pendant des mo