Menu
Libération
TRIBUNE

Santé : à quand la pleine reconnaissance des médecins étrangers en France ?

Article réservé aux abonnés
Alors que la France manque de soignants, refuser la titularisation des praticiens diplômés hors Union européenne, expérimentés et intégrés à notre hôpital public, est une aberration. Plusieurs centaines de professionnels exigent une réforme immédiate pour leur garantir un avenir à la hauteur de leur engagement.
Manifestation de soignants à Saint-Brieuc, le 22 mars 2025. (Jeanne Paturel/Agence 1h23)
par Un collectif de praticiens hospitaliers, praticiens contractuels, chefs de service, présidents de CME, syndicats et associations des praticiens, médecins libéraux et leurs syndicats
publié le 27 mars 2025 à 10h21

Alors que le président de la République et plusieurs responsables politiques plaident pour la régularisation des praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), la réalité est tout autre : ces professionnels, essentiels à notre système de santé, sont maintenus dans une précarité inacceptable et une incertitude permanente. Leur titularisation, censée garantir leur pleine reconnaissance, est aujourd’hui entravée par des suppressions de postes arbitraires et des critères d’évaluation incohérents.

Les Padhue assurent des soins vitaux, prennent en charge les urgences et pallient le manque criant de médecins dans de nombreux hôpitaux. Pourtant, ils sont piégés dans une précarité multiple. Financièrement, ils sont rémunérés un peu au-dessus du Smic. Comment accepter qu’un médecin, indispensable au fonctionnement de nos hôpitaux, puisse être mis à la porte du jour au lendemain, non pas pour incompétence, mais par incohérence de notre système.

Pendant la crise du Covid-19, leur engagement avait été reconnu par un statut spécifique. Mais depuis, la loi Valletoux les a plongés dans un vide juridique, les contraignant à repasser un concours sans prise en compte de leur expérience. Dans certains hôpitaux, ces praticiens représentent entre 40 et 50 % des effectifs