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Santé gynécologique au travail : la souffrance des femmes ne doit plus être réduite au silence

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Le droit du travail continue d’ignorer la diversité des corps. Il est urgent de faire voter une loi pour que les femmes n’aient plus à choisir entre souffrir en silence ou perdre une journée de salaire, plaident la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian et les députés Marie Charlotte Garine et Sébastien Peytavie.

Ici, en 2022, dans un centre de Bordeaux qui prend en charge des patientes atteintes d'endométriose. (Alyson Bercuingt/Hans Lucas pour Libération)
Par
Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, les Ecologistes
Sébastien Peytavie, député Génération·s
Marie-Charlotte Garin, députée les Ecologistes
Sandra Regol, députée les Ecologistes
Publié le 25/08/2025 à 7h25

En France, une femme sur deux a déjà été contrainte de s’absenter en raison de troubles gynécologiques. Pourtant, notre droit du travail continue d’ignorer cette réalité. Endométriose, douleurs menstruelles, symptômes incapacitants liés à la ménopause… autant de pathologies courantes, parfois invalidantes, qui restent aujourd’hui sans réponse adaptée dans le monde professionnel.

Depuis deux ans, plusieurs collectivités locales, dont Strasbourg, Lyon, Saint-Ouen ou Grenoble, ont expérimenté des dispositifs pour mieux prendre en compte la santé gynécologique au travail. Ces initiatives visent un objectif clair : favoriser l’égalité professionnelle en tenant compte de réalités physiologiques encore trop souvent réduites au silence.

Mais ces expérimentations se heurtent à un verrou juridique : les collectivités n’ont pas la compétence pour créer un nouveau droit en matière d’autorisations spéciales d’absence. C’est ce qu’a rappelé le tribunal administratif de Strasbourg en annulant le dispositif local, non sur le fond, mais au nom du droit actuel. Ce vide législatif empêche aujourd’hui les actrices et acteurs volontaires d’agir.

Renoncement aux soins

Faut-il pour autant renoncer ? Certainement