Le projet de la «science ouverte» est de rendre accessibles librement toutes les productions éditoriales des recherches financées avec de l’argent public. Le mouvement en faveur de la science ouverte est tout d’abord une réaction salutaire, partie des Etats-Unis, en réaction aux coûts toujours plus exorbitants des abonnements à des périodiques scientifiques détenus par des maisons d’édition dont la concentration extrême a profondément modifié la structuration économique de l’édition scientifique.
Ainsi, quelques grands groupes ont construit, par de nombreuses acquisitions, des positions de quasi-monopoles qui leur permettent de fixer des prix dont ils tirent des bénéfices comparables à ceux des entreprises du luxe. Ce processus a été renforcé par les conditions de l’évaluation de la production des chercheurs qui donnent un poids de plus en plus important à la réputation scientifique, plus ou moins justifiée, des revues scientifiques. Pour accroître sa notoriété dans un système d’évaluation qui privilégie les critères quantitatifs, il est nécessaire de publier de nombreux articles dans les revues les plus citées. Le scientifique participe ainsi, nolens volens, à la dictature du «facteur d’impact», avatar pour la science de la mise en algorithmes de toutes les activités humaines ; le benchmarking a tout envahi !
Limiter les excès d’un système qui a échappé aux institutions scientifiques
Les grands éditeurs scientifiques privés ont finalement transformé le monde de l’édition en un marché juteux dont ils fixent les règles et les imposent aux instit