Entre la France et l’Algérie, les tensions diplomatiques persistent. Alors que l’écrivain binational Boualem Sansal est toujours emprisonné, en France la droite et l’extrême droite instrumentalisent la mémoire coloniale. Ces polémiques médiatiques et ce bras de fer entre gouvernements ne sauraient éclipser la densité des liens intimes tissés entre les deux sociétés. De la nécessité de reconnaître les crimes de la colonisation à la valorisation d’une culture commune, Libération a voulu donner la parole à des spécialistes de cette relation aussi riche que douloureuse.
L’année dernière, j’ai demandé à mes élèves de terminale de réaliser un exposé sur un pays ayant connu la colonisation. Deux garçons, grands gaillards de 18 ans d’origine algérienne, ont choisi de travailler sur leur autre pays. Le résultat, bluffant, était une vidéo de vulgarisation historique digne de youtubeurs professionnels, avec mise en scène dans un salon marocain, et un immense drapeau de l’Algérie comme tableau de fond. Les deux discutent pendant dix minutes, thé à la menthe à la main, de la résistance d’Abdelkader, de la naissance d’une colonie de peuplement et de ses conséquences pour les Algérien·ne·s, de la