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TRIBUNE

Seul un encadrement strict du capitalisme permettra de lutter contre l’inflation

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Face à la spirale inflationniste, la Banque centrale européenne a de nouveau relevé ses taux directeurs. D’autres solutions existent, comme taxer les superprofits et augmenter le salaire minimum, plaide Gabrielle Siry-Houari, économiste et maire-adjointe (PS) à Paris-XVIII.
L'ancien bâtiment de la Banque centrale européenne, à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), le 14 septembre 2023. (Kirill Kudryavtsev/AFP)
par Gabrielle Siry-Houari, Economiste, maire-adjointe (PS) à Paris-XVIII
publié le 22 septembre 2023 à 7h00

La Banque centrale européenne (BCE) vient d’augmenter de nouveau ses taux directeurs pour atteindre un plus haut historique, à 4 %, depuis le lancement de la monnaie unique. L’institution a pour mandat de maintenir l’inflation en dessous mais proche des 2 %, alors que l’inflation en zone euro s’élevait encore à 5,3 % sur un an en août 2023. La hausse des taux a pour objectif de casser cette dynamique inflationniste, avec la logique suivante : des taux plus élevés signifient moins de capacité à emprunter pour consommer ou pour investir de la part des ménages et des entreprises, donc moins de demande et en principe une baisse des prix.

Dans une étude publiée le 26 juin, le Fonds monétaire international (FMI) indiquait toutefois que la première source d’inflation était à chercher du côté des marges des entreprises : «Les coûts d’importation ont augmenté après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et les entreprises ont plus répercuté cette hausse auprès des consommateurs.» En clair : les coûts de l’énergie ont, certes, augmenté pour les grandes entreprises, mais celles-ci en ont profité pour augmenter leurs marges au-delà de ce qui était nécessaire pour couvrir la hausse des