«Si cette mobilisation s’avère efficace et très forte, les digues céderont, les digues, c’est-à-dire, les contraintes de la Constitution», a fièrement déclaré François Bersani, responsable du syndicat Unité-SGP Police des Yvelines, lors du rassemblement des policiers, mercredi. Enfin, une définition claire de la Constitution ! Il est toujours difficile pour un juriste de dire ce qu’est une Constitution. Il se perd souvent dans de longues explications, compliquées, théoriques et il perd en route ses lecteurs. Là, c’est simple. Et en plus juste : une Constitution, c’est une contrainte. Ou pour le dire avec les mots de Camus : une Constitution, ça empêche. Ça empêche de porter atteinte à la liberté d’expression ; ça empêche un homme ou une institution de concentrer entre ses mains tous les pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire ; ça empêche de porter atteinte au droit de grève ; ça empêche de mettre en prison les gens sans base légale précise ; ça empêche de porter atteinte à l’indépendance de la justice ; ça empêche détruire l’environnement et la biodiversité ; ça empêche les forces de l’ordre d’agir comme bon leur semble et sans contrôle. Oui, une Constitution, c’est bien une «digue» contre le populisme, contre les dérives autoritaires, contre toutes les tentations et tentatives d’abus de pouvoir.
Une contrainte qu’il faudrait supprimer
Faire céder la digue constitutionnelle, c’est donc attaquer directement la démocratie pour ouvrir la voie à un régime policier. Ce n’est pas le suffrage universel, ni le