En quelle année sommes-nous ? 2024 évidemment, me direz-vous ! Mais que signifie ce chiffre ? Quel sens y a-t-il à compter notre temps en référence à la naissance du sauveur chrétien ? Que notre monde «global» ne cherche pas un décompte du temps plus universel dit bien le caractère inachevé de son cosmopolitisme. On objectera que l’affaire est trop compliquée, que tout calendrier est arbitraire, que les révolutionnaires français s’y sont essayés et n’ont même pas réussi à l’imposer à leur propre pays, etc.
Pourtant, l’histoire nous fournit peut-être – tragiquement comme à son habitude – une solution : l’année 2023 qui vient de s’achever mérite d’être prise comme année zéro. Tous mes vœux donc pour l’an I du nouveau calendrier, le calendrier giecquien !
Tout calendrier compte le temps par référence à un événement passé ou futur qui importe particulièrement (création du monde, début d’un règne, salut universel, etc.). Qu’est-ce qui importe aujourd’hui plus à l’humanité entière, dans sa diversité et ses incroyables inégalités, que le bouleversement planétaire de tous les écosystèmes déclenché par les activités humaines ?
On use et abuse du mot «anthropocène» pour si