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TRIBUNE

Sommes-nous en 2024 ? Ou en l’an I du réchauffement climatique ?

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La biodiversitédossier
Quel sens y a-t-il à compter notre temps en référence à la naissance du Sauveur ? Pourquoi ne pas adopter le calendrier du Giec alors que le 17 novembre, pour la première fois, la température moyenne enregistrée à la surface de la Terre a été de 2 °C supérieure à ce qu’elle était en moyenne ce même jour à l’ère préindustrielle ?
Incendie à Hillview, dans le Queensland (nord-est de l’Australie), en novembre 2019. (Dean Sewell / Oculi / Agence VU/Dean Sewell / Oculi / Agence VU)
par Patrice Maniglier, Philosophe
publié le 4 janvier 2024 à 18h34

En quelle année sommes-nous ? 2024 évidemment, me direz-vous ! Mais que signifie ce chiffre ? Quel sens y a-t-il à compter notre temps en référence à la naissance du sauveur chrétien ? Que notre monde «global» ne cherche pas un décompte du temps plus universel dit bien le caractère inachevé de son cosmopolitisme. On objectera que l’affaire est trop compliquée, que tout calendrier est arbitraire, que les révolutionnaires français s’y sont essayés et n’ont même pas réussi à l’imposer à leur propre pays, etc.

Pourtant, l’histoire nous fournit peut-être – tragiquement comme à son habitude – une solution : l’année 2023 qui vient de s’achever mérite d’être prise comme année zéro. Tous mes vœux donc pour l’an I du nouveau calendrier, le calendrier giecquien !

Tout calendrier compte le temps par référence à un événement passé ou futur qui importe particulièrement (création du monde, début d’un règne, salut universel, etc.). Qu’est-ce qui importe aujourd’hui plus à l’humanité entière, dans sa diversité et ses incroyables inégalités, que le bouleversement planétaire de tous les écosystèmes déclenché par les activités humaines ?

On use et abuse du mot «anthropocène» pour si