«Que voulez-vous, frère ? Oui, c’est un anniversaire. C’est interdit ? Mais nous n’avons pas de femme sans voile ici ! Ni de femme avec voile. Pas d’homme lâche, ni d’homme courageux. Pas de musique vulgaire. Pas d’antenne satellite. Pas d’image prohibée. Pas de shit, ni d’herbe, ni opium sur de la braise. Pas de pote, ni bon ni mauvais. Pas de danse, ni de chanson, ni de kif. Désolé. Nous n’avons rien d’interdit ici. Rien du tout. Entrez et constatez par vous-même. Je vous en prie. Nous n’en avons plus. Plus rien. C’est l’anniversaire d’un enfant. Mais nous n’avons même pas d’enfant. C’est une fête sans invité. Un spectacle, une pièce de théâtre pour un acteur seul.»
Voici ce que le héros de la Nuit de Yalda (2001) le célèbre film de Kiumars Pourahmad, criait au policier qui venait de sonner chez lui pour une perquisition. Pourahmad, cinéaste iranien très critique à l’encontre du régime, qui fut retrouvé mort le 5 avril chez lui, dans ce qui ressemble plutôt à un assassinat politique déguisé en suicide.
Combien ses mots sonnent juste aujourd’hui, alors que l’enfance n’est plus préservée en Iran. Les attaques chimiques, principalement contre les écoles de filles, continuent et la liste des établissements touchés s