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TRIBUNE

Soutenir les chercheurs américains : un devoir qui demande des moyens supplémentaires

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Accueillir les scientifiques américains malmenés par l’administration de Trump est un élan de solidarité indispensable mais le contraste entre les conditions d’accueil annoncées et la réalité quotidienne des chercheurs en poste en France suscite l’incompréhension, selon le chercheur Théo Besson.
Une manifestation a lieu en avril à l'Université de Californie (Los Angeles) pour dénoncer les coupes budgétaires souhaitées par Trump et son gouvernement dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche. (Robyn Beck/AFP)
par Théo Besson, maître de conférences en psychologie sociale, Université Paris Cité
publié le 23 avril 2025 à 12h02

Depuis l’élection de Donald Trump, de nombreux chercheurs et chercheuses américains, toutes disciplines confondues, se retrouvent en difficulté dans leur pays. A tel point que certains envisagent de quitter les Etats-Unis pour trouver ailleurs des conditions plus favorables à l’exercice de leur métier. Face à cette situation, la France se veut proactive : le président de la République a invité les «chercheurs du monde entier» à choisir la France et l’Europe. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a lui aussi annoncé que notre pays pourrait accueillir «des centaines» de chercheurs. Une quinzaine devrait d’ailleurs arriver début juin à l’université d’Aix-Marseille.

Si l’on peut se féliciter de cet élan de solidarité et saluer l’humanisme du monde universitaire français, les modalités concrètes de cet accueil méritent d’être interrogées. Selon Philippe Baptiste, le coût d’accueil d’un chercheur étranger et de sa petite équipe serait d’environ un million d’euros sur trois ans. Cette enveloppe inclurait le salaire du chercheur, celui d’un postdoc