Le suicide de Caroline n’est rien d’autre qu’un meurtre institutionnel au long cours, et j’aimerais dire que son agonie m’est inimaginable, mais ce serait là mentir.
Aujourd’hui, c’est à nous qu’il incombe de pointer, sans relâche, les coupables de sa mort, et ils sont nombreux. L’institution l’a tuée au sens où il y a eu des mains pour écrire des mails doucereux, des messages calomnieux, il y a eu des langues pour médire, conspuer, mépriser, nier, oblitérer. Il y a eu des gestes signifiant l’exaspération, la gêne (1), l’agacement. Par les visages, par les mains de collègues, d’inspectrice, de représentants politiques, l’homophobie de l’institution s’est démesurément incarnée.
Lesbophobie