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TRIBUNE

Supprimons le baccalauréat, symbole d’une démocratisation ratée

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Pour que cet examen ne soit plus un simulacre avec ses 96 % de réussite quand 55 % des étudiants quittent l’université sans le moindre diplôme, il faut relever le niveau des exigences ou le transformer en contrôle continu, estime le philosophe et enseignant Claude Obadia.
Selon les premiers résultats 2025 et avant les rattrapages, 85,75 % des élèves ont obtenu le bac. (Thibaud Moritz/AFP)
par Claude Obadia, agrégé de philosophie, enseigne à Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, à l’université de Paris-Cergy
publié le 6 juillet 2025 à 10h00

Si les candidats au baccalauréat viennent d’en finir avec le grand oral, épreuve phare de la réforme de ce monument du système éducatif français, quelques chiffres suffisent à rendre compte de l’absurdité de la situation présente. Car les faits sont là, irrécusables. Pour ce qui concerne le baccalauréat général, 96 % des candidats ont été admis à la session 2024 quand la moyenne des taux d’admissions depuis quinze ans se situe autour de 94 %.

Dans le même temps, le taux d’échec à l’université est exponentiel, plus de 55 % des étudiants, toutes filières confondues, quittant l’université sans le moindre diplôme. D’où bien sûr, une question. A quoi sert cet examen qui, premièrement a perdu une grande partie de sa valeur certificative, secondement coûte 1,5 milliard d’euros chaque ann