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TRIBUNE

Sûreté nucléaire : pour le retrait du projet de loi visant à la fusion de l’ASN et de l’IRSN

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Examiné prochainement par le Sénat, le futur projet de loi sur la fusion des instances de recherche et de contrôle sur le nucléaire remet en cause un système qui fonctionne : celui de la séparation entre décideurs et chercheurs, dénonce un collectif de chercheurs et de parlementaires.
Lors d'une manifestation à Paris, le 20 décembre 2023. (Dimitar Dilkoff/AFP)
par Un collectif de chercheurs et de parlementaires
publié le 30 janvier 2024 à 15h52

En février 2023, le gouvernement tentait d’imposer une réforme en profondeur de notre système de gouvernance de la sûreté nucléaire par la voie de deux amendements déposés bien tardivement sur le projet de loi visant à accélérer le déploiement du nouveau nucléaire. Sous la pression de chercheurs, d’experts de l’environnement, de syndicalistes, de citoyens, et de parlementaires d’horizons divers, ces amendements ont été rejetés.

Cette réforme avait pour objectif de fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a une mission de recherche et d’expertise sur les questions de sûreté nucléaire, et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en charge du contrôle des installations nucléaires.

Le projet de fusion entre l’IRSN et l’ASN n’a pas été enterré. Le gouvernement a présenté un projet de loi qui sera discuté au Sénat en février. Cette nouvelle tentative présente au moins un avantage : celui de forcer le gouvernement à présenter devant le parlement une étude d’impact à l’appui de son projet de loi.

Pour autant, les arguments avancés échouent à nous convaincre que la transformation de notre système actuel de gouvernance de la sûreté nucléaire soit nécessaire.

Renforcer le système existant

Le gouvernement prétexte un nombre accru de missions d’expertises