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TRIBUNE

«Sycamore Gap Tree» : inspirons-nous des Britanniques pour donner aux arbres tous les droits et le respect qu’ils méritent

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Après la condamnation des deux hommes qui avaient tronçonné le vénérable érable anglais, l’expert arboricole et auteur David Happe déplore qu’aucun cadre juridique clair ne garantisse en France la préservation des arbres.
Vue aérienne, le 28 septembre 2023, de l’arbre abattu dans le comté de Northumberland, dans le nord de l’Angleterre. (Oli Scarff/AFP)
par David Happe, expert arboricole et écrivain
publié le 23 juillet 2025 à 7h39

Du New York Times à la chaîne Al-Jazeera, le verdict rendu par la justice britannique dans l’affaire de l’abattage du «Sycamore Gap Tree» a suscité un écho médiatique sans précédent pour ce qui concerne un arbre.

Rappel des faits. Niché dans un vallon du Northumberland, dans le nord de l’Angleterre, le Sycamore Gap Tree comptait parmi les arbres les plus emblématiques du pays. Cet érable sycomore, élu «arbre de l’année» en 2016, ne brillait pas par son grand âge – environ 150 ans – mais par sa silhouette saisissante et son implantation spectaculaire, à quelques mètres à peine du mur d’Hadrien. Sa prestance était telle qu’elle faillit éclipser Kevin Costner dans une scène mémorable du film Robin des Bois, prince des voleurs. Malgré sa célébrité et la fréquentation assidue des randonneurs, rien ne laissait présager son sort brutal. Pourtant, au petit matin du 28 septembre 2023, il est sauvagement abattu, sans que leurs auteurs puissent donner de justification rationnelle. Le 15 juillet 2025, la sentence tombe : les deux accusés sont