Taipei, 3 août 2022 : la première femme élue présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, rencontre Tsai Ing-wen, la première femme élue et réélue à la présidence de la République de Chine (Taiwan). Sollicité pour commenter l’événement par France24, BFMTV, et Radio France, je fus frappé par l’usage systématique du terme de «provocation» dans les médias. Depuis, je m’interroge : pourquoi cet événement qui aurait pu être célébré comme une victoire du féminisme international ne fut-il présenté que sous l’angle de la «provocation» ?
Alors qu’une partie de la classe politique française (notamment à gauche) épouse le récit de Pékin, la question se pose. Pourquoi ne pas utiliser le terme de provocation quand chaque jour des avions chinois pénètrent l’espace aérien de Taiwan au mépris du statu quo permettant la paix dans le détroit ? Pourquoi ne pas l’utiliser quand Pékin militarise des récifs en mer de Chine du sud en dépit du droit international et contre l’avis de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye ? A vrai dire