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TRIBUNE

Tapisserie de Bayeux : derrière le prêt de la France, l’histoire brodée du bras de fer entre Anglo-Saxons et Normands

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Emmanuel Macron a accepté de prêter au Royaume-Uni la broderie qui raconte la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie. Une étape importante pour cette œuvre dont l’intérêt politique, mémoriel et idéologique n’a échappé à personne, analyse l’historienne Fanny Madeline.
Un morceau de la tapisserie, relatant la conquête de l'Angleterre par Guillaume de Normandie en 1066, conservée à Bayeux (Calvados). (Manuel Cohen/AFP)
par Fanny Madeline, historienne, université Paris-I Panthéon-Sorbonne
publié le 10 juillet 2025 à 12h08

Finalement, Emmanuel Macron a tenu sa promesse. Les Britanniques n’y croyaient plus. Elle remonte au 18 janvier 2018, à l’occasion du 35e sommet franco-britannique, alors que le vote du Brexit vient de fermer les frontières entre l’Angleterre et l’Europe. Theresa May, alors Première ministre, reçoit l’assurance que la France autorisera la tapisserie de Bayeux, artefact médiéval, à traverser de nouveau la Manche, après près d’un millénaire de conservation dans la ville normande de Bayeux. L’occasion est donnée par la fermeture du musée de la tapisserie pour une rénovation muséographique de plusieurs années.

Mais ce prêt à haut risque ne fait pas l’unanimité, étant donné l’état de conservation de cette vaste broderie de lin, longue de 70 mètres, relatant la conquête de l’Angleterre par le duc Guillaume de Normandie en 1066. Le geste d’Emmanuel Macron mérite donc d’être souligné, car c’est la première fois que celui-ci est accordé depuis sa «redécouverte» dans le trésor de la cathédrale