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TRIBUNE

Temps mort à Gaza, futur incertain, par Etgar Keret

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Attaques terroristes du 7 octobredossier
Ne laissons pas aux dirigeants haineux responsables de cette terrible effusion de sang la moindre chance de faire échouer l’accord qui mettra fin à la guerre, ramènera les otages chez eux et apportera à une région blessée la lueur d’espoir et d’humanité dont elle a si désespérément besoin, plaide l’écrivain israélien.
L’hélicoptère transportant les otages israéliennes Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, libérées du Hamas, le 19 janvier 2025. (Ohad Zwigenberg/AP)
par Etgar Keret, écrivain
publié le 22 janvier 2025 à 18h00

Ces seize derniers mois, j’ai très peu pensé à l’avenir et encore moins au passé. Mon esprit était rempli du présent. Je connais ce sentiment depuis les guerres précédentes, une sorte d’instinct de survie qui vous pousse à ne pas gaspiller d’énergie à planifier ou à réfléchir, et à vous concentrer uniquement sur les aspects pratiques de l’existence.

Maintenant qu’un accord de cessez-le-feu a été signé entre Israël et le Hamas, les pensées sur l’avenir - le «jour d’après», dont on parle tant et qui nous attend après le retour du dernier otage israélien et la fin de la guerre à Gaza - deviennent possibles. Je comprends encore mieux pourquoi Benyamin Nétanyahou et les dirigeants du Hamas ont travaillé si dur pendant l’année écoulée pour éviter de parvenir à un accord qui soulagerait les deux parties, et pourquoi il a fallu la pression et les menaces de deux présidents américains et de l’ensemble du monde arabe pour que cet accord soit signé.

La guerre qui a débuté le 7 Octobre est un traumatisme horrible pour les deux nations, et il ne fait aucun doute qu’à la minute où elle prendra fin, elles devront toutes deux faire le point sur les dirigeants haineux qui o