Menu
Libération
TRIBUNE

Tirs policiers mortels à Vénissieux : pourquoi nous soutenons la création du comité Vérité pour Adam

Article réservé aux abonnés
Dans la nuit du 18 au 19 août 2022, deux fonctionnaires de la région lyonnaise tiraient à plusieurs reprises sur une voiture, tuant Adam B., 20 ans et Raihane S., 25 ans. Alors que les résultats de la contre-expertise balistique doivent être rendus en avril, un collectif d’écrivains d’artistes et de militants dont Annie Ernaux, Patrick Chamoiseau Arthur Harari et Cédric Herrou soutiennent la démarche de vérité de Fatiha Boumenjel, la mère d’Adam.
Lors de l'hommage rendu sur le lieu du décès par la mère à son fils tué un an avant, à Vénissieux, le 18 août 2023. (Eric Pellet/Hommage à Adam à Vénissieux)
par Un collectif d'écrivains, historiens artistes et militants associatifs
publié le 8 avril 2024 à 11h45

Depuis la réforme de l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure en 2017, qui a modifié le cadre légal de l’usage des armes par les policiers et gendarmes, des études sur le travail de la justice montrent sans ambiguïté que ladite loi «a eu pour effet de plus fréquentes atteintes à la vie des citoyens par la police». Ainsi, les tirs policiers mortels pour «refus d’obtempérer» et visant de jeunes gens se sont multipliés et continuent d’alimenter les colonnes des faits divers ; faits divers, banals, qui sont devenus inhérents à la société. La plupart du temps, quand il n’y a pas d’images, ils sont annoncés à la presse par la police et font l’objet d’un traitement médiatique expéditif, invisibilisant ou criminalisant les victimes.

Une enquête de flagrance est menée rapidement

C’est ce qui est arrivé dans la nuit du 18 au 19 août 2022 à Vénissieux dans la banlieue de Lyon. Adam, 20 ans, et Raihane, 26 ans, se trouvaient dans une voiture signalée volée stationnée sur le parking d’un centre commercial Carrefour. La tentative de leur interpellation par un équipage de police se soldait par un double homicide 24 secondes et 11 balles plus tard. Selon la police, aucune image exploitable de la scène n’existait. Dès le lendemain matin, les victimes ont été présentées comme «très défavorablement connues des services de police» par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Seule la version des policiers invoquant la légitime défense a été prise en compte.

Une enquête de flagrance est menée rapideme