L’accord de Paris de 2015 – traité international juridiquement contraignant pour les Etats – fixe un cap clair : maintenir «l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels» et poursuivre les efforts «pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels». Pour y parvenir, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent baisser drastiquement d’ici à 2030 – d’environ 40 %.
C’est la raison pour laquelle plusieurs associations viennent d’entreprendre une action en justice à Beauvais, où l’aéroport n’a cessé de croître pour devenir l’une des principales plateformes de la compagnie low-cost Ryanair. Cette action en justice est la première, en France, à articuler les volets santé (pollution sonore, pollution de l’air) et climat (émissions de gaz à effet de serre) pour exiger l’annulation du contrat de concession aéroportuaire récemment délivré à la société Bellova pour une durée de trente ans, qui prévoit une forte hausse de l’activité de l’aéroport.
Loin d’être isolée, cette action en justice est l’indice d’un mouvement de fond : les citoyens et les associations mobilisent de plus en plus «l’arme du droit» pour faire apparaître l’incompatibilité de ces projets avec les engagements pris par l’Etat à l’égard de