Mardi soir au Sénat, la proposition de loi proposée par le groupe LR visant à interdire aux mineur·e·s trans l’accès aux bloqueurs de puberté – le terme officiel est «encadrer» mais personne n’est dupe – a été adoptée. 180 voix pour la proposition de loi et 136 contre, ça fait beaucoup de pour la PPL, soit beaucoup de contre la communauté trans.
Je garde un souvenir indélébile d’une table ronde où j’interrogeais des femmes trans qui avaient migré en France pour échapper à la précarité et la transphobie, voire à la mort dans leur pays, à qui j’avais demandé à quel âge elles avaient su pour leur transidentité. Même moi, j’avais été surpris d’entendre leurs réponses : «4 ans, 7 ans, 8 ans». Nous avons évoqué leurs trajectoires extraordinaires, elles qui avaient survécu à tant de violences, évoqué aussi leurs transgressions de toute loi et règle pour accéder aux hormones et aux opérations nécessaires pour elles, coûte que coûte.
Aux 180 sénateurices qui ont voté pour ce projet de loi qui interdirait l’accès aux soins aux mineur·e·s, je demande : pensez-vous sincèrement que vous empêcherez quiconque de devenir soi avec des lois ?