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TRIBUNE

Transports en commun : non à la suppression des tarifs sociaux pour les sans-papiers

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En plus de supprimer l’aide médicale d’Etat pour les migrants, le Sénat a voté l’exclusion des migrants de la liste des bénéficiaires des tarifs sociaux dans les transports. Une atteinte majeure aux droits fondamentaux et une absurdité économique et politique, estime un collectif d’élus écologistes locaux et nationaux en charge de la mobilité.
Un métro du réseau de transport parisien RATP, en février 2023. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
par Un collectif d'élu.e.s locaux et nationaux
publié le 16 décembre 2023 à 9h06

Le projet de loi sur l’immigration, qui vient de subir un violent revers à l’Assemblée nationale, cache dans ses détails une disposition particulièrement inique en matière de transports et de solidarité. En effet, les sénateurs de droite n’ont pas seulement profité des débats sur la loi immigration pour sabrer l’aide médicale d’Etat pour les migrantes et les migrants. Ils ont aussi voté l’exclusion des sans-papiers de la liste des bénéficiaires des tarifs sociaux dans les transports en commun, dont pouvaient bénéficier jusqu’alors les plus démunis sans distinction de nationalité ! En un mot, priver celles et ceux qui n’ont rien de cette capacité pourtant vitale et essentielle de se déplacer.

Si cette suppression venait à être entérinée, ce serait une atteinte majeure aux droits fondamentaux, autant qu’une absurdité sur un plan économique et politique. En empêchant l’accès à un titre de transport aux personnes sans papiers les plus démunies, comment entreprendre les démarches administratives nécessaires à la régularisation de sa situation, et répondre ainsi à l’assignation qui leur est faite d’intégration à la communauté nationale ?

Plus prosaïquement, comment se nourrir, comment amener ses enfants à l’école ? Comment rallier des lieux d’hébergement qui peuvent fréquemment changer ? Comment se soigner ? C