Le projet de loi sur l’immigration, qui vient de subir un violent revers à l’Assemblée nationale, cache dans ses détails une disposition particulièrement inique en matière de transports et de solidarité. En effet, les sénateurs de droite n’ont pas seulement profité des débats sur la loi immigration pour sabrer l’aide médicale d’Etat pour les migrantes et les migrants. Ils ont aussi voté l’exclusion des sans-papiers de la liste des bénéficiaires des tarifs sociaux dans les transports en commun, dont pouvaient bénéficier jusqu’alors les plus démunis sans distinction de nationalité ! En un mot, priver celles et ceux qui n’ont rien de cette capacité pourtant vitale et essentielle de se déplacer.
Si cette suppression venait à être entérinée, ce serait une atteinte majeure aux droits fondamentaux, autant qu’une absurdité sur un plan économique et politique. En empêchant l’accès à un titre de transport aux personnes sans papiers les plus démunies, comment entreprendre les démarches administratives nécessaires à la régularisation de sa situation, et répondre ainsi à l’assignation qui leur est faite d’intégration à la communauté nationale ?
Plus prosaïquement, comment se nourrir, comment amener ses enfants à l’école ? Comment rallier des lieux d’hébergement qui peuvent fréquemment changer ? Comment se soigner ? C