Nous avons appris avec surprise et tristesse que la direction de notre université s’apprêtait à décerner le vendredi 6 juin, dans une grande discrétion, un doctorat honoris causa au président du Brésil Lula da Silva.
Cet honneur aurait pris tout son sens il y a quelques années encore quand Lula était emprisonné et incarnait des valeurs dans lesquelles notre communauté universitaire se reconnaît pleinement. Dans le contexte international actuel, ce choix apparaît comme éminemment contestable.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, en effet, Lula n’a cessé de renvoyer dos à dos agresseur et agressé. Et il y a moins d’un mois, il était même présent à la parade militaire du 9 mai sur la place Rouge aux côtés de Vladimir Poutine et de Xi Jinping, une manifestation visant explicitement à assimiler la guerre contre l’Ukraine à la lutte contre le nazisme.
La realpolitik ou la défense, légitime, du multilatéralisme et des Suds n’excusent pas tout.
Lutter contre toutes les formes de dictature
Pour renforcer notre coopération nécessaire avec le Brésil, était-il si difficile de trouver, dans le personnel politique ou parmi les intellectuel·les et les artistes de ce pays, une figure qui aurait fait davantage consensus ?
Paris-VIII a fait le choix dès le début de l’agression russe de soutenir nos collègues ukrainien·nes, ce qui a conduit notamment à l’accueil de certain·es d’entre eux, à la signature d’un accord de coopération avec l’Académie Mohyla de Kyiv, à l’organisation d’une «semaine Ukraine» et d’un colloque commun, dont les act