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TRIBUNE

Tunisie : «Face aux exactions de la dictature, au chantage à l’ingérence, nous ne nous tairons pas»

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Un collectif de citoyens, de militants et d’universitaires dénonce le soutien de l’Union européenne à la dérive autoritaire et identitaire du chef de l’Etat tunisien.
Chaima Issa, journaliste tunisienne, défenseure des Droits humains et membre de la principale coalition d'opposition (FSN), fait le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis, alors que le procès de dizaines de figures de l'opposition tunisienne a repris le 11 avril 2025. (Fethi Belaid/AFP)
par Un collectif de citoyens, de militants et d'universitaires
publié le 23 avril 2025 à 22h09

Face à la dérive sécuritaire et identitaire du régime de Kaïs Saïed, nous ne pouvons plus nous taire.

Nous, citoyens, militants et universitaires des deux rives, nous avions fait une promesse aux lendemains de la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011 : ne plus jamais nous taire face aux exactions de la dictature, refusant de céder au chantage à l’ingérence, qui justifie souvent une politique de complaisance à l’égard de l’autoritarisme. Nous pensions alors avoir été entendus, y compris au plus haut niveau de l’Etat, lorsque le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, déclarait le 16 février de la même année, à l’Institut du monde arabe, devant un parterre de diplomates, de hauts fonctionnaires et d’intellectuels : «Trop longtemps, nous avons pensé que les régimes autoritaires étaient les seuls remparts contre l’extrémisme dans le monde arabe. Trop longtemps, nous avons brandi le prétexte de la menace islamiste pour justifier une certaine complaisance à l’égard de gouvernements qui bafouaient la liberté et freinaient le développement de leur pays.»

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