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TRIBUNE

Un autre Ehpad est possible

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La vieillesse, une maladie ?dossier
L’onde de choc provoquée par l’affaire Orpea n’a fait que révéler l’inadéquation des maisons de retraite médicalisées au regard de ce que sont en droit d’attendre les personnes qui n’ont d’autres choix que d’y entrer. Pourquoi ne pas imaginer un nouveau genre de structure, comme de petites unités de vie installées au cœur de ville ou de village ?
En 2022, près de Mulhouse, six personnes atteintes d’Alzheimer vivent ensemble en colocation. Ce projet d'habitat inclusif est porté par l'association mulhousienne Familles solidaires. (Mathieu Cugnot/Divergence)
par Véronique Fournier, cofondatrice du Conseil national autoproclamé de la vieillesse (Cnav)
publié le 13 octobre 2024 à 13h08

Depuis l’affaire Orpea et le livre de Victor Castanet, et malgré des efforts incontestables pour tenter d’améliorer leur réputation, les Ehpad continuent de se confronter à un désamour quasi unanime. Leur situation ne cesse de s’aggraver : mauvaise réputation, moins d’entrées ; moins d’entrées, moins de recettes ; moins de recettes, moins de personnels ; moins de personnels, moins de qualité ; moins de qualité, moins de satisfaction. Le cercle est vicieux, et le secteur se demande s’il va s’en sortir. Il y a ceux qui continuent d’y croire, considérant qu’il faut convaincre les pouvoirs publics de remettre de l’argent dans la machine et tout faire pour poursuivre l’amélioration de l’intérieur.

Et ceux qui pensent que le modèle est fondé sur de mauvaises bases, et que poursuivre ainsi conduira aux mêmes difficultés. Je fais partie de ceux-là. Pour moi, l’onde de choc provoquée par les Fossoyeurs n’a fait que révéler au grand jour l’inadéquation totale des Ehpad d’aujourd’hui, au regard de ce que sont en droit d’attendre les personnes qui n’ont d’autres choix que d’y entrer. Mais avant de proposer autre chose, encore faut-il prendre la mesure des raisons qui expliquent leur fai