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TRIBUNE

Un impôt mondial sur la fortune est nécessaire et possible

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Les dirigeants de la planète doivent taxer les plus grosses fortunes, exhorte un collectif d’ONG et de mouvements politiques européens, dont font partie Thomas Piketty, Camille Etienne, ou Yánis Varoufákis. Cela permettrait de redistribuer plus de 1 000 milliards de dollars par an vers les pays à bas revenus.
Sur l'écran Narendra Modi lors du sommet du G20 à New Delhi (Inde) le 9 septembre 2023. (Evelyn Hockstein/REUTERS)
par Collectif
publié le 7 juin 2024 à 15h57

Nous exhortons les dirigeants mondiaux à prendre des mesures qui achèvent la pauvreté, mettent fin au réchauffement climatique et réduisent les inégalités. Pour atteindre le premier objectif de développement durable et mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030, des transferts internationaux sont nécessaires. Pour réussir la décarbonation dans les pays à bas revenus, des transferts internationaux sont nécessaires. Pour permettre à tous les humains de mener une vie décente, des transferts internationaux sont nécessaires.

L’écart est sidérant entre les niveaux de vie des pays à hauts revenus, où vivent 1,2 milliard de personnes, et ceux des pays à bas revenus, où vivent 700 millions de personnes. Le PIB par habitant est 66 fois plus élevé dans les pays à hauts revenus que dans les pays à bas revenus. En d’autres termes, un transfert de seulement 1 % du PIB des pays à hauts revenus vers les pays à bas revenus doublerait mécaniquement le revenu national de ces derniers. Un transfert de cette ampleur peut être financé par un impôt sur la fortune modéré, de 2 % sur le patrimoine au-delà de 5 millions d’euros, ce qui laisserait 99,9 % de la population exempte de cette taxe.

Dans le monde entier, des majorités écrasantes soutiennent la redistribution mondiale. Un impô