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TRIBUNE

«Un p’tit truc en plus» : une réforme de l’intermittence est nécessaire pour les artistes handicapés

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Pour le Syndicat des professionnels du cinéma en situation de handicap, soutenu par des personnalités du cinéma dont les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache, le succès du film d’Artus «Un p’tit truc en plus» ne doit pas faire oublier que les travailleurs du secteur sont inégaux devant l’accès au régime de l’intermittence.
Sur le tournage de «Un p’tit truc en plus», film d'Artus. (Cine Nomine)
par Un collectif de personnalités du cinéma
publié le 22 mai 2024 à 18h01

Longtemps, le cinéma français a peu montré les personnes handicapées à l’écran, ou de manière maladroite. Notre pays a caché les personnes en situation de handicap aussi bien dans la société que dans les œuvres de fiction – films ou programmes télévisés.

Aujourd’hui, la «société inclusive» est sur toutes les lèvres et les mentalités, heureusement, ont quelque peu évolué. On peut voir des films ou des séries intégrant des personnages handicapés même si, au-delà de quelques programmes phares spécialement mis en avant, la représentation du handicap, quoique en progrès, reste limitée sur nos écrans (l’Arcom a ainsi évalué à 1 % la représentation du handicap à la télévision).

Cependant, la quasi-absence de personnes handicapées dans les métiers du cinéma et de la télévision nous interpelle particulièrement, nous, qui sommes attachés à une inclusion véritable et durable.

Qui fabrique le 7e Art ?

Où sont les professionnels de culture en situation de handicap ? Comédien(ne)s, artistes, technicien(ne)s handicapé(e)s sont désespérément absents des plateaux et des studios de production. Pour une personne dont le quotidien est parsemé de contraintes et d’obstacles, ces métiers artistiques, par essence élitistes, semblent hors de portée. Nombreuses sont celles à avoir tenté d’intégrer ces formations, ces carrières, mais contraintes d’abandonner faute de soutiens et d’opportunités. Faut-il se résigner et laisser le soin aux valides seuls de fabriquer le 7e Art ? Songeons que même les rôles de personnages handicapés