«J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.» Beaucoup de jeunes se retrouvent aujourd’hui dans les mots de Paul Nizan. La France compte trois millions de jeunes en formation dans l’enseignement supérieur. Ce chiffre a été multiplié par dix en soixante ans, mais cette démocratisation de l’accès aux études se heurte à une précarité croissante de la jeunesse.
Alors que 1 400 000 jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, notre responsabilité est immense. Aujourd’hui, les 18-24 ans sont les plus touchés par la pauvreté. Cette paupérisation croissante, au service de la reproduction des inégalités sociales, n’est plus supportable. L’ascenseur social est enrayé, la mixité sociale s’étiole, et notre jeunesse vit dans la pauvreté.
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Ce sont les conséquences d’un système de bourses qui exclut 73 % des étudiants et dont les montants restent inférieurs au seuil de pauvreté. Créées dans les années 50 alors que la France comptait 150 000 étudiants, les bourses sur critères sociaux ne sont plus en mesure d’endiguer la pauvreté et de garantir l’égalité d’accès aux études.
Les ressources des familles modestes et des classes moyennes ne suffisent plus à assumer la charge des études. Ainsi, 40 % des étudiants sont contraints d’exercer une activité professionnelle, au détriment de leur réussite scolaire. Ils sont également de plus en plus nombreux à s’endetter. La solidarité nationale doit prendre le relais de la solidarité familiale.
Un système profondément déséquilibré
En 2021, un rapport d