Une nuit qui n’en finit pas pour des vies qui ne comptent pas. Le ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement taliban, Neda Mohammad Nadeem, a annoncé le 20 décembre l’interdiction pour les femmes afghanes de poursuivre des études dans les universités publiques et privées «jusqu’à nouvel ordre». Dorénavant, il leur sera défendu de tenir un livre entre les mains pour accéder à la connaissance et au savoir. L’école et l’université ne sont pas faites pour les femmes et les jeunes filles afghanes : lire pour le plaisir de lire, lire pour connaître et interpréter le monde, lire pour voyager et rêver à des mondes inconnus leur est désormais interdit. Le privilège de l’éducation est réservé uniquement aux hommes en s’appropriant l’accès au pouvoir par le savoir et par l’exclusion des femmes. Aucun autre pays au monde ne pose une telle interdiction. Dans aucun pays, où la norme religieuse gouverne et contrôle sans concession les relations privées et publiques, des forces constituées justifiant leur existence par une délégation de pouvoir divin ne sont allées aussi loin dans leur détestation des femmes.
Et, comme si cette obsession permanente de porter violemment la main sur le corps et l’esprit des femmes restait inachevée, l’ultime désir pervers des talib