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TRIBUNE

Union européenne: la preuve par l’extrême droite

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Seize partis nationalistes du Parlement européen ont signé une déclaration commune contre la «dérive fédéraliste» de l’Union européenne. Une tentative de rassemblement riche d’enseignements, selon l’eurodéputé français Bernard Guetta.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Bruxelles, le 26 juin. (Aris Oikonomou/REUTERS)
publié le 6 juillet 2021 à 14h56

Ces partis nationalistes auront finalement clarifié quatre choses d’un coup. En cosignant vendredi leur déclaration de guerre à l’approfondissement de l’unité européenne, ils ont d’abord tué l’idée d’une fracture est-ouest au sein de l’Union.

Ce mythe ne cessait de croître. La coupure introduite au dernier Conseil européen par les lois homophobes de Viktor Orban avait même quasiment officialisé l’existence de deux Europe, libérale à l’Ouest et réactionnaire à l’Est, quand soudain…

Faisons le compte. Sur ces seize partis qui viennent de déclarer leur refus de toute évolution vers une unité politique de l’Union, combien sont-ils nés dans des pays de l’ancien bloc soviétique ? Est-ce l’écrasante majorité d’entre eux ? Une majorité au moins ? Eh bien non ! Pologne et Roumanie, Estonie et Hongrie, Lituanie et Bulgarie, cela fait six en tout contre dix partis de l’ancien monde libre, à peine plus d’un tiers en un mot.

Rejet des pouvoirs autoritaires et corrompus

On pourrait objecter que sur ces six partis, deux sont au pouvoir depuis de nombreuses années,