Début août, j’ai perdu les pédales. Je ne veux pas parler de ma pédale Vélib, qui est tombée une fois au sol – «ploc» – sans prévenir. Cette fois-là, je n’ai pas été plus surprise que ça. J’ai même envisagé sérieusement de poursuivre ma route, avant que mon pied battant l’air ne m’informe que c’était mécaniquement impossible. Avec Vélib, j’étais prête à tout.
Non : ce mois d’août, j’ai compris que Vélib Métropole, géré par Smovengo sous l’autorité de l’Agence métropolitaine des mobilités partagées (Agemob) (1), ne voulait plus de moi – de nous, les usagères et usagers aux revenus modestes. Celleux pour qui le Vélib était une option de mobilité en libre-service moins coûteuse que les transports en commun, écologique, pourvoyeuse d’une activité physique régulière et, ce n’est pas négligeable, permettant de circuler la nuit sans se sentir vulnérable. Celleux aussi qui portent un amour inconditionnel aux Vélib depuis les tout débuts, malgré les nombreuses embûches et embrouilles.
Le 12 août dernier, pour les vélos à assistance électrique (VAE) - les Vélib bleus - le forfait a augmenté du simple au quadruple, en faisant payer chaque trajet 0,50 euros en plus de l’abonnement mensuel à 9,30 euros. Alors que auparavant, l’abonnement comprenait deux trajets quotidiens sans surcoût, soit l’aller-retour maison travail. A présent, le calcul est vite fait : 9,30 euros par mois + 30 x 1 euro pour un aller-retour par jour + quelques trajets hors forfait = 40 à 50 euros = c’est mort.
Vous n’avez pas les moyens ? Tant pis pour vous
Il