Quand on parle de la viande de vache, il semblerait que l’on aime à faire l’autruche. Nous venons en effet d’assister à une semaine de débats ahurissants suite à l’introduction d’un menu sans viande dans les cantines de la ville de Lyon : affirmations erronées et exagérations en tous genres (faisant d’une mesure provisoire en contexte sanitaire, déjà adoptée par la municipalité précédente, une attaque idéologique qui viserait la consommation de viande en général), assertions contre-factuelles démenties par la science par lesquelles des ministres s’improvisent nutritionnistes (sur le déficit alimentaire présupposé d’un régime sans viande), confusion ou bien grotesque ou bien savamment orchestrée autour du végétarisme et du véganisme (les menus proposés aux enfants comprenant du poisson et des œufs, ce qui est une drôle de manière de comprendre les termes en présence), argumentation populiste dénonçant une prétendue attaque des élites sur le mode de vie français et sur les familles les plus pauvres, strictement parallèle à l’attaque à l’encontre des universitaires (doit-on parler de «végano-gauchisme» ? le gouvernement pratique-t-il l’intersectionnalit
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Viande : sortons du déni
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Illustration sur le lobby de la viande dans les cantines scolaires. (Emmanuel PIERROT/Libération)
par Mickaël Labbé, maître de conférences en esthétique et philosophie à l'Université de Strasbourg
publié le 28 février 2021 à 14h31
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