Les réactions de mes amis et la mienne face aux résultats des élections de mardi mêlent stupeur, indignation et une grande part de désespoir. La stupeur d’abord, de voir qu’un criminel condamné, deux fois mis en accusation, un misogyne, raciste, homophobe, menteur et tricheur, ouvertement ennemi de la démocratie, a réussi à remporter le vote populaire, une première depuis 2004 pour un candidat républicain, et, contre toute attente, tous les Etats nécessaires pour obtenir une majorité nette au sein du collège électoral. Sa victoire s’accompagne du contrôle du Sénat et probablement de la Chambre des représentants. La Cour suprême, déjà acquise à ses alliés, a tranché en sa faveur dans nombre des affaires judiciaires qui avaient été intentées contre ses dernières décisions en tant que président.
En d’autres termes, toutes les branches du gouvernement sont désormais entre les mains de néofascistes ayant pour projet de démanteler ce qu’il reste de la démocratie américaine. Qu’on ne s’y trompe pas, ils mettront en œuvre leur «Project 2025». Même ceux d’entre nous qui, relativement épargnés, vivent dans des Etats «bleus» ressentiront les effets de la suppression du département de l’Education, de l’attribution des services de santé à Robert Kennedy Jr., opposant notoire à la vaccination, de la fré