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TRIBUNE

Vingt ans après, faire la paix avec le référendum de 2005

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La volonté d’Emmanuel Macron d’organiser un référendum intervient vingt ans après le vote sur le traité constitutionnel européen. Si le «non» français a été partiellement contredit par le traité de Lisbonne, ce dernier a permis à l’Europe d’investir après la pandémie ou d’aider l’Ukraine, estime Théo Verdier, co-directeur de l’Observatoire Europe de la Fondation Jean-Jaurès.
Affiche pour le «non» au référendum sur le traité constitutionnel européen, à Paris, le 20 avril 2005. (Sébastien Calvet /Libération)
par Théo Verdier, co-directeur de l’Observatoire Europe de la Fondation Jean-Jaurès
publié le 29 mai 2025 à 11h34

Des neuf référendums organisés sous la Ve République, celui de 2005 est, sans nul doute, le plus souvent évoqué dans le débat public. Ceci, parce qu’il illustrerait une rupture démocratique française, l’argument étant que le traité de Lisbonne contredit partiellement le vote de 2005, en reprenant la substance de la proposition de Constitution européenne. Et une rupture du projet européen, entaché dans sa légitimité de ce fait.

Pour pouvoir avancer dans notre pratique du référendum, tout comme dans l’approfondissement de l’Union européenne, nous devons à la fois accepter ces critiques et en relever la partialité.

La refonte de l’Union européenne : une nécessité des années 2000

Qu’est-ce que le traité établissant une constitution pour l’Europe (TCE) qui est alors proposé aux Européens ? Il s’agit d’un texte de nécessité. La construction européenne a vécu un développement accéléré depuis les années Delors : de l’acte unique de 1986, à la libre-circulation de 1995, puis la mise en circulation de l’euro en 2002, le projet européen se concrétise pour des millions de citoyens européens.

Toutefois, l’élargissement de 2004 aux pays d’Europe centrale et orientale