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Ecole dénigrée

Violences à l’école : soutenir les enseignants chaque jour, et pas seulement quand l’horreur frappe

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Les ministres de l’Education nationale passent, mais rien ne se passe. Les drames se succèdent, et le prof bashing se poursuit, alerte l’essayiste et enseignant Johan Faerber.

Les élèves sont comme leurs enseignants les grands oubliés de cette culture de l’indifférence. Ici, devant l'école primaire Bayard-Matabiau, à Toulouse, le 16 mai 2025. (Pat Batard/Hans Lucas. AFP)
Par
Johan Faerber, essayiste et enseignant
Publié le 02/10/2025 à 18h17

Mercredi 24 septembre, midi, à l’annonce tragique de la tentative d’assassinat de la professeure de musique poignardée au visage en plein cours, l’émotion des enseignants fut vive. Rien ne s’est pourtant passé. Pas une minute de silence officielle, pas de débrayage en solidarité, pas de mouvement annoncé pour protester contre cette brutalité presque trop quotidienne.

C’est que la violence n’est seulement plus entrée dans l’Ecole dans ces épisodes tragiques : elle s’est surtout désormais irrémédiablement banalisée. Face à cette violence aux formes multiples et aux causes complexes, la communauté éducative doit être soutenue, pas seulement quand l’horreur frappe mais chaque jour.

Une profession dévalorisée depuis bientôt trente ans

Pourtant, les ministres passent, mais rien ne se passe. Car, au lieu de cela, on assiste à l’inverse : depuis bientôt trente ans, une irréversible dévalorisation professorale se met progressivement en place. Le tristement célèbre prof bashing constituant la part la plus visible, sinon le moteur de l’indifférence qui touche la situation des professeurs.

Trois confiscations qui partic