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TRIBUNE

Violences validistes en politique : stop à l’oppression systémique

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L’Observatoire du validisme en politique sera créé en septembre 2024. Sa mission ? Identifier, documenter et dénoncer les comportements et prises de position discriminantes à l’encontre des personnes handicapées dans le milieu politique et militant, qui se doit d’être exemplaire, annonce un collectif.
A Montreuil, le 4 avril 2024. (Cha Gonzalez/Libération)
par Audrey Hénocque, Première adjointe au maire de Lyon, Odile Maurin, Conseillère municipale et métropolitaine de Toulouse, Sébastien Peytavie, Député de Dordogne, Marie Pieron, Adjointe au maire d’Ivry-sur-Seine et conseillère territoriale du Grand-Orly Seine Bièvre, Charlotte Pusieux, Militante politique, Tom Tallieu, Militant politique et Lydie Raër, Conseillère municipale d’Ivry-sur-Seine
publié le 21 juin 2024 à 11h13

Nous, personnes handicapées militantes, candidates ou élues, interpellons le monde politique sur les violences validistes auxquelles nous sommes confrontées et sur la nécessaire suppression des barrières physiques, techniques et organisationnelles que nous rencontrons pour participer à la vie de la cité.

Au sein du Parlement, des conseils régionaux, départementaux, intercommunaux ou municipaux, dans les associations ou les partis politiques, nous faisons régulièrement face à des violences, une infantilisation et une absence de prise en compte ou encore un effacement de nos besoins, différences et de nos identités. Malgré nos signaux d’alerte et face à des discours grandiloquents sur l’inclusion au sein de nos institutions, nous dénonçons une violence systémique envers les corps et les esprits disqualifiés par la société valide.

Cantonnés au statut de «faire-valoir»

Les années passent et rien ne change, le manque de représentation reste le même, les aménagements permettant de compenser les situations de handicap ne sont pas mis en œuvre et les attaques ne font qu’augmenter. Le handicap reste un impensé des politiques publiques et les partis ignorent, ou pire, participent à ce système de violence.

Trop souvent, nous avons l’impression d’être cantonnés au statut de «faire-valoir», à qui l’on demande d’être présent sur les photographies de campagne, sans nous proposer des places éligibles, sans nous accorder les moyens nécessaires d’exercer notre mandat lorsque nous parvenons à être élu ou élue, et sans défendre les dr