Benyamin Nétanyahou doit se frotter les mains quand il entend «From the river to the sea, Palestine will be free», cri doux à son oreille parce qu’il prouverait que l’Etat d’Israël serait menacé dans son existence même. C’est pour lui la pièce à conviction qui manquait – et tous les pro-israéliens de la planète la brandissent derrière lui, à commencer par les sénateurs républicains amis. Ces mots reviennent sur leurs lèvres chaque fois qu’ils questionnent l’une ou l’autre des directrices des universités les plus réputées d’Amérique, chaque fois que du haut de diverses tribunes ils font le procès en antisémitisme de ceux qui protestent contre les massacres en cours à Gaza.
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Que nombre de Palestiniens et de leurs soutiens à travers le monde souhaitent la disparition d’Israël ne fait aucun doute, le Hamas l’a clairement annoncé dès le début. Mais il n’est après tout qu’une toute petite organisation terroriste qui a profité d’un incroyable effet de surprise – explicable seulement par l’arrogance et l’aveuglement des dirigeants israéliens – pour passer à l’action. Ce sont les représailles israéliennes, terribles, interminables, qui ont finalement provoqué l’onde de choc secouant les universités et les opinions occidentales. Beaucoup d’antisémites plus ou moins refoulés en ont profité pour cracher leur venin et proclamer ouvertement leur racisme anti-juif. C’est indéniable.
Mais comment ne pas vo