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Vous, politiciens de gauche, êtes aussi laids que ceux de droite, par Santiago Amigorena

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Grotesque et urticante est la séquence politique qui s’éternise à gauche. Pour l’écrivain et scénariste franco-argentin, ce n’est pas le parti qui aura choisi le nom du Premier ministre qui gagnera, mais celui qui, le premier, dira qu’il vaut mieux faire des concessions que de rester bloqués.

Après le second tour des législatives anticipées de 2024, place de la République à Paris, le 8 juillet. (Laurent Demartini/Hans Lucas. AFP)
Par
Santiago Amigorena
écrivain, scénariste, réalisateur
Publié le 23/07/2024 à 7h04

Le spectacle est tout simplement déplorable. Après nous avoir fait croire que la politique vous intéressait, c’est-à-dire que les humains vous intéressaient, vous, politiciennes et politiciens de gauche, vous nous montrez votre vrai visage, presque aussi laid que celui des politiciens de droite. Comment ne voyez-vous pas que n’importe qui serait un meilleur Premier ministre que Gabriel Attal, Elisabeth Borne, Jean Castex, Edouard Philippe, Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve ? Le moindre être humain qui croit que l’homme est bon, que les autres importent plus que soi, que les vies se valent, que toutes sont importantes ; le moindre être humain qui croit encore que le futur existe, qu’il doit être meilleur que le présent, fera l’affaire.

Pensez à la maîtresse de maternelle de vos enfants, à votre prof de français au lycée, à votre médecin généraliste, à tous ces gens qui ne sont surtout pas des politiciens professionnels. Lequel d’entre eux, si on lui demandait de sacrifier quelques années de sa vie au bien général, ne ferait-il pas un meilleur politicien que vous tous qui ne faites que ça depuis toujours, qui ne pensez qu’en termes de personne, qui, au fond, à part trois jours dans vos misérables vies, quand vous créez le NFP par exemple, ne servez que des intérêts personnels (les vôtres ou ceux de vos chefs) ?

A quoi rêvez-vous après vos journées de négociation stériles ?

Bien sûr, me direz-vous, il y a quelques exceptions. Il y a sans doute, parmi vous, quelques politiciens qui croient encore que la politique professionnelle peut servir à