A l’occasion de la visite du président Xi Jinping en France, les sinologues, dont je suis, sont nombreux à penser que les pouvoirs politiques européens sous-estiment la gravité des menaces qui pèsent sur notre monde et se méprennent sur leur origine ; ils considèrent que la Chine, habile à se faire discrète, est actuellement le principal facteur de désintégration des valeurs démocratiques et du respect des libertés.
Car le danger ne vient pas seulement du Parti communiste chinois (PCC) ou de l’individu Xi Jinping. L’un des pires effets pervers de la dictature chinoise, c’est qu’une bonne partie de la population, bercée par la rhétorique de «l’humiliation» passée, flattée dans son «rêve chinois» de puissance retrouvée, semble tentée d’adhérer au narratif d’un nouvel ordre mondial remodelé par la mère patrie. Même si nous observons que les mécontentements et les révoltes sporadiques des Chinois ordinaires se multiplient, nous constatons aussi que les revendications portent généralement sur des conflits locaux, assez rapidement réprimés par la force.
Une grande partie de la population gavée de propagande nationaliste
En revanche, les réactions concernant l’annexion définitive de Hongkong – en violation du princip