Un peu plus près des étoiles (4/6)
De la Nébuleuse du Crabe aux bords de notre Voie lactée jusqu'aux toutes premières galaxies, des scientifiques de renom racontent pour «Libération» une découverte spatiale qui les a émerveillés et qui continue de les obséder. Une invitation au voyage pour décoller de l’actualité terrestre pendant les fêtes.
«Impermanence» et «interdépendance». Ces deux principes de la religion bouddhiste, le professeur d’astronomie à l’université de Virginie, aux Etats-Unis, les retrouve dans les lois de l’univers où tout change et où tout est connecté. Trinh Xuan Thuan a fait de la diffusion de son savoir un principe de vie : à 76 ans, il a signé plus d’une vingtaine de livres sur l’espace destinés aux non scientifiques et continue ses recherches entre Charlottesville et l’Observatoire de Paris.
Il reçoit Libération pour partager son obsession de toujours : la naissance des premières galaxies. Une recherche qui le conduit à admirer la «grande cohérence» de l’univers ainsi que ses mystères puisque 95% de sa composition, les fameuses «énergie noire» et «matière noire», nous est inconnue. «On croit savoir beaucoup de choses, mais l’univers nous remet constamment à notre place», s’amuse à répéter Trinh Xuan Thuan.
Pourquoi avez-vous consacré une grande partie de vos recherches à étudier la naissance des premières galaxies ?
Parce qu’elles détiennent le mystère des origines. Ce sont elles qui mettent fin aux dark ages (les «âges sombres»), en produisant les premières sources de lumière dans l’univers. On pense qu’elles se sont formées quelques centaines de millions d’années après le big-bang, l’explosion primordiale qui s’est produite il y a 13,8 milliards d’années. C’est une énigme qui me préoccupe depuis mes premiers pas à l’université de Virginie (Charlottesville,