Des quarts de finale aux airs de finale, des écarts de score délirants en phase de poules et des petites équipes aux fraises… Dans un week-end qui voit s’affronter deux hémisphères et la fine fleur des «gros» du rugby mondial – XV de France vs Springboks sud-africains, XV du trèfle irlandais vs All Blacks néo-zélandais, Angleterre vs Fidji – la question se pose : la Coupe du monde de rugby n’en aurait-elle que le nom ? Avec ses valeurs, son chauvinisme de terroir, son goût d’une geste viril et des caramels, le ballon ovale transporte un bon lot de clichés qui semblent avoir du mal à s’exporter.
Pour le philosophe toulousain Tristan Garcia, si ce sport rechigne à s’universaliser, c’est précisément parce qu’il se définit par son rapport même à l’universalisme. Mais ce n’est pas parce qu’il est resté une sorte d’instantané d’un passé colonial qu’il est dénué de toute capacité d’autocritique et d’émancipation. Charge à la gauche de ne pas l’oublier, au risque de laisser le champ libre à une récupération droitière plus nauséabonde.
Avec toutes ses règles, le rugby passe pour être un sport particulièrement compliqué : violent, mais au fond très lié à l’intellect.
Il y a toujours eu une tension et une querelle en France là-dessus. Il y a des écoles, comme dans tous les sports. D’un côté, celle du stade toulousain, incarnée par des entraîneurs comme