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TRIBUNE

Un droit international toujours plus perfectionné et pourtant bafoué

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Gaza, l'engrenagedossier
Alors que les avis des institutions internationales se multiplient sur fond d’instabilité mondiale, celles-ci peinent à se faire respecter, à l’image du retrait des Etats-Unis de l’Unesco, relève l’avocat Vincent Brengarth.
Ici, devant la Cour internationale de justice à La Haye suite à son arrêt consultatif rendu pour la protection du climat et les obligations des Etats, le 23 juillet 2025. (Lina Selg /ANP. AFP)
par Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris
publié le 24 juillet 2025 à 18h12

Dans un avis historique du 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice a considéré que la violation des obligations climatiques par un Etat constituait un fait internationalement illicite engageant sa responsabilité. Il y a un an, cette même Cour rendait un autre avis, le 19 juillet 2024, concluant que la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé était illicite.

Ces avis réaffirment toute la force du droit international pour lutter contre les agissements fautifs des Etats. Dans une période marquée par des crises à répétition et une instabilité mondiale, le droit international n’a peut-être jamais été aussi crucial. Crucial parce qu’il concourt à lutter contre l’impunité des Etats et de leurs dirigeants qui en enfreignent les règles, crucial aussi pour toutes les populations qui désespèrent de leurs propres institutions et représentants. Le droit international se perfectionne aussi, parce qu’il est confronté à des résistances de plus en plus fortes d’Etats qui nient les droits de certaines populations ou refusent de voir certaines urgences, dont celle climatique.

Le refus des chefs d’Etats à se soumettre au droit international

Le perfectionnement, si encourageant pour toutes celles et ceux qui croient à une certaine universalité des droits humains, se heurte ainsi à la volonté des dirigeants de s’y soumettre. Alors que le droit international n’a peut-être jamais été aussi perfectionné, il est aussi prodigieusement bafoué. Ce mépris est la traduction d’un refus, de la part des chefs d’Etats, d’être soumis à tout