Même si cela n’est pas encore reçu et compris par tous, le principe selon lequel le grand oral est un oral «bienveillant» a été dûment rappelé. Cette bienveillance n’est pas conjoncturelle. Associée à un haut niveau d’exigence, elle est intrinsèquement liée aux principes qui régissent cette nouvelle épreuve, en rupture avec toute une tradition historique des oraux à la française.
Savoir parler en public de façon claire et convaincante, debout, en s’étant libéré de ses notes, tel est l’objectif du grand oral. Il s’agit bien d’acquérir une compétence décisive pour le post-bac, études et vie professionnelle. C’est tout à fait inédit en France où l’oral était laissé de côté à l’école. Comme le dit Yacine, en terminale : «On arrive à un âge où on va commencer à avoir des avis en tant que citoyen, on est censé voter donc on est censé savoir formuler un avis. Si on doit passer des entretiens pour le travail, il faut aussi savoir s’exprimer (1).» Il est heureux que la génération meurtrie par le Covid-19 soit la première à disposer de cet atout. Il s’agit moins d’un stress à subir que d’une chance à saisir.
Regard et désir
La dynamique du grand oral tient aussi à ce que l’élève choisisse personnellement ses deux sujets en amont. C’est seulement dans une seconde étape, accompagné par son professeur de spécialité, qu’il a à établir le lien avec le programme. Son regard et son désir prévalent. Il s’agit d’un oral engagé et d’un oral citoyen. C’est pourquoi aussi la question du parcours et du proje