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Essai

Un jour, un livre : «Devant la beauté de la nature» de Alexandre Lacroix

La biodiversitédossier
Devant l’urgence écologique, l’écrivain et philosophe a une solution : ne pas perdre le contact avec la nature.
publié le 16 août 2021 à 16h43

Qu’y a-t-il de commun entre un coucher de soleil vu de la terrasse d’un café en Grèce, le souvenir d’une enfance à la campagne ou une balade en forêt avec son fils ? Certainement la beauté de ce qui est juste sous nos yeux. Dans un voyage mêlant philosophie et histoire personnelle, Alexandre Lacroix livre une enquête érudite – aux commentaires parfois drôles – et appelle à la préservation de cette source d’émerveillement qu’est la nature.

Au bord de la rivière Wye (au Royaume-Uni) ou allongé sur une plage ligure, l’auteur discute anthropologie, histoire et esthétique. Une réflexion écrite à la première personne qui épluche cette expérience sensible que l’homme éprouve devant un paysage, quand toutes les sensations sont sollicitées : «Voir, c’est se trouver dans l’intimité du monde», affirme le directeur de la rédaction de Philosophie Magazine. Son essai qui est aussi une forme d’alerte sur le sens de l’existence humaine si le contact avec la nature disparaît, prend donc des allures de manifeste écologique ponctué par la pensée de Kant, Rousseau, mais aussi Woolf, Turner ou Rimbaud.

C’est en défendant un engagement esthétique plus intime aux choses qui nous entourent que Devant la beauté de la nature tente de contribuer au réveil de la conscience écologique. Le but ? Recréer du lien sensible. Noyé dans la vie citadine et le nez sur le téléphone, notre mode de vie puise continuellement dans les ressources de la Terre. Pour l’auteur, un bon début, pour face à la catastrophe climatique en devenir, serait de lever la tête pour se reconnecter à la nature. Et ainsi mieux la préserver.

Alexandre Lacroix, Devant la beauté de la nature, Flammarion, collection Champs, 2021, 442 pages, 11€.